SOMMAIRE du Numéro 11 :

Nos "monuments historiques" : le logis de la Simalière

La démolition de la grange de la Simalière

Deux poèmes : le village de la Litière

Commerçants et artisans du bourg : 1836 - 1936

Coutumes : les bals masqués

Mots croisés : "la grille à Suzanne"

Le mariage de Gabrielle Nivelle avec Xavier Bernard

Faune locale : la canepetière

Courrier des lecteurs

Les potiches à Daniel Andrault

La Boulite daus drôles : raconte-nous ton village


Nos monuments historiques : le logis de la Simalière

 

Guy PUAUD

 

Elle a encore belle allure, la Simalière. Sur la route de Couhé, on remarque son pigeonnier, le plus beau de la commune, dont la toiture vient d’être refaite. En entrant dans le chemin on peut voir la façade de ce grand logis, autrefois orné d’un fronton sur la porte d’entrée, fronton probablement détérioré pendant la Révolution. La Simalière possède aussi une belle cave voûtée et a conservé sa chapelle, du moins un petit oratoire. Voici quelques notes sur la Simalière lorsque ses seigneurs en étaient les maîtres. Depuis la Révolution, ce logis a été dispersé entre plusieurs familles. Aujourd’hui, il a retrouvé son unité avec M. et Mme Jean-Claude et Marie-Claire Dugény, tandis que les communs appartiennent à M. et Mme Yves et Monique Macheteau.

 

L’ancien logis

 

La Simalière est sans doute un défrichement du Moyen Age qui a donné naissance à un hameau autour du logis fortifié des seigneurs ainsi que le plan cadastral de 1836 le laisse penser, faisant encore état, semble-t-il, de trois ou quatre tours carrées.

Le logis, tel que nous le décrit ce vieux plan, est construit en U, encadré de deux ailes. Des bâtiments annexes prolongeaient l’ensemble, la grange terragère étant située à gauche. Le tout encadrait une grande cour rectangulaire.

A 50 mètres, à l’est du logis, le pigeonnier est très bien conservé avec ses 1850 boulins (nichoirs) et son échelle d’accès aux nids montée sur un pivot central. Cette restauration a été réalisée en respectant la disposition de la toiture, faite de petites tuiles plates sur la partie supérieure et de lauzes en dessous.

 

Les seigneurs : les de la Chapelle et Angély

 

Les seigneurs de la Simalière nous sont assez connus. Dès 1494, Hugues de la Chapelle, écuyer, seigneur le La Forêt, de la Simalière, des Molles et de Vitré, fait aveu au seigneur de Couhé. Ce seigneur fonde, à une date inconnue, la chapelle du Boulot, paroisse de Saint-Maixent de Pamproux..

Le 14 avril 1559, « Françoys Angély, escuier, demourant au lieu de la Cymallière, paroisse de Saint-Saulvant » hérite de son père la seigneurie du Lineau, à Romans (Deux-Sèvres), ce qui signifie qu’il a reçu la Simalière soit par sa femme, soit par achat. Peut-être s’agit-il se Mar[the] Escalles, qui demeure « au lieu noble de la Simallière » le 13 février 1571, lors d’un échange de propriétés qu’elle et son mari, François Angély, effectuent avec G[illes] ? Escalles. On trouve trace, à la Simalière, d’un François Angély, seigneur de la Couture (Aigonnay, Deux-Sèvres) et de la Simalière (le même où un descendant) jusqu’en 1588.

Un membre de cette famille fut victime d’un assassinat raconté ainsi par un avocat de Saint-Maixent : « Le vendredi 19 [novembre 1582], sur la nuit, le fils aîné du sieur de la Couture-Angély (…) fut tué entre Rouillé et Jazeneuil, par aucuns de ses ennemis, qui lui coupèrent la gorge, après lui avoir donné un coup de pistolet, et, dans le corps 15 à 16 coups d’épée. Et coupèrent les jarrets de son cheval, qui fut le lendemain trouvé mort, près le corps de dudit Angély, avec son épée au fourreau et ses habillements ». On le fit « inhumer honorablement, le jeudi suivant, en l’église de Lusignan, dans la sépulture du sieur de Lauvergnat, dont il étoit parent ».

 

Les Garnier et de Conty

 

Pierre Garnier, seigneur de la Simalière, de Vérac, Luché et Butré, nous est connu par un premier mariage, le 2 février 1634, avec Marie Gourjault, et par un second mariage, le 12 août 1660, avec Louise Robert.

Suivent les de Conty, dont le plus ancien seigneur de la Simalière connu est Pierre de Conty marié avant 1617 avec Marguerite Tastreau. Il est anobli en 1652 pour services rendus aux armées. C’est sans doute lui qui a fait installer, en 1640, son blason gravé sur une pierre fixée en fronton sur le pigeonnier, malheureusement disparue ces dernières années. Six générations de de Conty seront seigneurs de la Simalière, où ils demeurent au moins jusqu’au milieu du 18e siècle.

Par deux fois, la chapelle de la Simalière acceuille les mariages des de Conty.

Le 8 juillet 1668 (et non pas 1658 comme dit Beauchet-Filleau), c’est le mariage, « dans la chapelle de la Symalière » de Georges de Conty, escuyer, sieur de la Symalière, veuf de Gabrielle de Vieillechèze, et de Françoise Fradin.

Le 18 janvier 1683, mariage de « Jacques Pastureau, écuyer, sieur de la Buscherie (de la Boucherie, précise Beauchet Filleau) (…) de la paroisse de Saint-Laurent de la Barrière, diocèse de Saintonge, avec demoiselle Catherine de Conty, fille de Georges de Conty, écuyer, conseiller du Roi et son lieutenant en l’élection première et principale de Poitou, et de demoiselle Gabrielle de Vieillechèze ; ledit mariage célébré dans la chapelle de la maison de la Cymalière ». La demoiselle Catherine est fille de Georges et de demoiselle de Vieillechèze.

 

Encore des Garnier, les Geoffroy et de Moysen

 

Au 18e siècle, la seigneurie a pu être partagée ou être restée en indivision, car plusieurs familles se déclarent en même temps seigneurs de la Simalière : les Garnier, seigneurs de la Courmorand, les Geoffroy, notaires de Saint-Sauvant, et les de Moysen, seigneurs de l’Augerie et de Donné.

Les Garnier de la Courmorand sont-ils devenus co-seigneurs de la Simalière par le mariage de Charles Garnier, seigneur du Vignaud et de la Courmorand qui épousa en 1685, Gabrielle de Conty ? Toujours est-il que l’on retrouve cette famille à la Simalière un siècle plus tard. On verra plus loin les démêlés, de 1762 à 1771, de Pierre Garnier, seigneur de la Courmorant et la Simalière, avec les Bruneteau, ses tenanciers. Une de ses filles, Renée-Amable, se marie, le 9 juin 1766 à Rouillé, avec Philippe de Moysen.

Quant à Pierre Geoffroy, notaire à Saint-Sauvant de 1752 à 1782 il habite le logis de la Simalière au moins à partir de 1767, logis où naît son fils Gaspard, le 6 janvier.

Cette propriété imbriquée du logis et surtout le fait que la dame Rénée-Amable Garnier, veuve de Moysen n’ait pas émigré à la Révolution ont empêché la vente du logis comme bien national.

 

Les laboureurs

 

On connaît peu de laboureurs directement liés aux seigneurs de la Simalière.

Le rôle de la taille de 1711 cite André Robin « laboureur à M. de la Simalière ». Celui de 1726 indique Louis Grimault « laboureur de la métairie de la Simalière ».

Le 3 juin 1767, « Messire Louis Pierre Garnier chevaillier Seigneur du Vignaux La Courmorand Boisgrollier La Simallière et autres lieux demeurant au Château de Boisgrollier… loue…à François Bruneteau lab[oureu]r [et] Jeanne Texier son épouse … demeurants au village de Longe… pour le temps et espace de sept années… la métairie du lieu noble de la Simalière… à la charge par desdits preneurs de faire lad[it]e métairie à moityé des fruits. »

Pendant la Révolution, en 1796, le citoyen Jacques Bernard est cultivateur fermier de la Simalière. Après avoir subi un ouragan, il demande à l’administration départementale « de faire faire les réparations pour empêcher que les bâtiments ne tombent en ruine ». L’affaire vient devant la municipalité cantonale. Le domaine est alors sous gestion municipale en attendant de savoir s’il sera vendu comme bien national. Dans sa séance du 27 ventôse (17 mars), la municipalité estime « qu’il est de toute justice de procurer au fermier les moyens de se loger et d’empêcher que ses effets ne périssent à défaut de couverture ».

 

Un tenancier spolié de ses biens par le seigneur

 

Trente ans plus tôt, pour rente féodale non payée, un paysan de la Simalière, Jacques Bruneteau, dit Gille, fut spolié de ses biens, le 25 mai 1762.

Deux mois auparavant, le 24 mars, messire Pierre Garnier, seigneur de la Courmorant, Bois Grollier, la Simalière et autres lieux, obtenait du Siège royal de Lusignan que «les tenansiers fussent condamné de luy payer (…) vingt neuf années d’arrerages de la susditte rante ; faute de quoi quil luy fut permis de rentrer et de se mettre en possession des dommaines sujets à icelle ».

La rente en question, due sur le tènement des Boullots, au village de la Simalière et environs, par Jacques Bruneteau en « solliditté avec autres teneurs » [en solidarité avec autres tenanciers], était une « Rante noble feodalle et foncière (…) de douze boisseaux froment autant seigle et autant avoine payable chaque jour et feste de St Michel ».

Malgré la condamnation du 24 mars 1762, Jacques Bruneteau ne payant toujours pas, « led. Seigneur requerant prit le party le dix neuf may suivant de prandre posssession de partie des d’hommaines sujets à laditte rante ; par acte reçu par les notaires de St Sauvant le vingt cinq dudit mois ; par lequel dit acte de prise de possession (…) Jacques Bruneteau dit Gille se démit vollontairement [sic] au proffit dud.Seigneur requerant des d’hommaines par luy posseddés ».

Jacques Bruneteau perdit ainsi cinq petits bouts de champs dont quatre mesurent 2 boisselées, 1 mesure et 18 verges (au total, un demi hectare environ) plus des « bastiments en tottalle ruine sauf une chambre [une maison basse] une écurie une petite grange en mauvais état ». Il a alors 73ans.

Dépossédé de ses biens pour règlement des 29 années de rente noble, Jacques Bruneteau devint, « par bonne vollonté » du seigneur, fermier de ses anciens bâtiments et terres, le 12 juin 1762 et pour cinq ans. Mais il n’en paya pas le fermage, ni la rente noble encore due. Comment pouvait-il ajouter un fermage, lui qui n’arrivait déjà pas à régler la rente noble ? Il meurt le 4 février 1767 à l’âge de 78 ans.

Son fils François prend la suite après le décès du père. Il ne paie pas davantage le fermage ni la rente noble. Le fils décède à son tour, à l’âge de 35 ans. Le 6 septembre 1771, il est accompagné au cimetière par sa veuve, Suzanne Vaddier, de nombreux cousins, dont un autre François Bruneteau et « plusieurs habitans du mesme village », note, de façon très inhabituelle, d’Anché, le prieur de Saint-Sauvant. C’est dire si l’émotion est grande, à la Simalière, de voir partir cet homme de 35 ans, laissant une veuve avec trois enfants : deux d’un précédent veuvage d’avec Pierre Girard, Pierre 13 ans, et Jacques, plus un fils de François Bruneteau, un petit Louis, de deux ans et demi.

 

La veuve et ses trois enfants chassés en trois jours

 

La veuve, Suzanne Vaddier, qui a alors 49 ans, et ses trois enfants, allaient-ils pouvoir rester dans cette maison et sur ces quelques terres ? On aurait pu le penser, car le bail de 5 ans, passé par son beau-père spolié, n’arrivait à échéance qu’en 1972.

Eh bien, non ! Dès le 9 septembre, à peine trois jours après la sépulture de François Bruneteau, le seigneur loue à un autre François Bruneteau dit Calleau, voiturier, et à Madeleine Texier, son épouse, demeurant dans le même village de la Simalière. C’est un bail de sept ans pour une prix de ferme annuel de 45 livres et « un sent [une centaine] de sardinne fraiches ».

L’acte notarial de visite dit que « les dits objets autres fois en bastimants sont en totalle ruine et hors de service, les murs écroullé ». On y apprend que « deffunt Jacques Bruneteau a jouy des bastimants et autres objets sans y faire aucune réparation, au contraire les a dégradé (…). Son fils luy a succedé, il en a jouy jusqua son decceds et avant icelluy il a fait incendier les bastimants ». On ne sait rien de plus sur cet incendie volontaire. Quant à Suzanne Vaddier, elle se remariera le 3 novembre 1773 avec un vieillard de peut-être 70 ans, Jacques Roux.

 

De la Révolution à aujourd’hui

 

N’ayant pas émigré à la Révolution, la « dame » Renée Amable Garnier, veuve de Moysen, a pu garder une partie du logis. En avril 1808, elle fait donation de « l’habitation principale et de plusieurs pièces de terre » à son gendre, René de Réveau de Saint-Varans, qui sera maire de Saint-Sauvant de 1815 à 1830. On le voit, la donation parle de « l’habitation principale », ce qui peut laisser entendre que le logis était encore dispersé entre plusieurs familles.

En 1840, le logis passe à M. Philippe Alexandre de Fenieux de Plaisance, gendre de M. de Réveau. Il a alors retrouvé son unité.

Les deux filles de M. de Plaisance se partageront à nouveau le logis, puis, l’une d’elle, Renée Julie Louise Aolézia de Fénieux de Plaisance, veuve de M. Pierre Dubreuil de Souvolle recueille, le 4 septembre 1869, la part de sa sœur Julie Gabrielle Fanny.

Les quatre enfants Dubreuil de Souvolle dispersent à nouveau le logis en deux lots en 1898. L’un, la partie principale, est vendu à la famille Barré, l’autre, l’aile droite, est vendu à M. Pierre Hippeau et Mme Marie Manson, son épouse.

La partie principale du logis passe à Germaine Barré, épouse Fortunat, qui vend en 1951, au Dr et à Mme Bonmort. Mme Bonmort, veuve, décédée en 1980, vend quelques années plus tôt à plusieurs dont M. et Mme Leboeuf, qui, vers 1980 vendent à Mme Noiselle, amie de M. Grémillon.

La partie droite du logis passe, en 1920, à Pascal Hippeau, fils de Pierre Hippeau et Marie Manson, tandis que les communs, devenus maison d’habitation, vont à leur fille Rachèle Hippeau, veuve Macheteau, mère de l’actuel propriétaire, M. Yves Macheteau qui en a hérité en 1968.

Les Dugény ont réunifié l’ancien logis en achetant la partie principale, vers 1990, à Mme Noiselle, et l’aile droite à la famille Macheteau (qui ? quand ?)

 


LA DEMOLITION DE LA GRANGE

DE LA SIMALIERE

Souvenirs de Michel BUSSEREAU

C’était vers 1954. La grange de la Simalière tombait en ruine. Les propriétaires, les Bonmort, avaient demandé à Gabriel Dupuy, maçon du bourg, de démolir la grange. Celui-ci avait fait appel à deux autres maçons et leurs équipes pour venir l’aider dans cette tâche délicate. Parmi eux, Michel Bussereau, 17 ans, qui s’en souvient très bien.

« J’avais peut-être 17-18 ans ; çà devait être en 1954. Gabriel Dupuy, maçon du bourg, qui habitait au Chêne Vert , avait demandé à mon père, Alphonse Bussereau, maçon à Bois-le-Bon, et à Marcel Chartier, maçon à Thorigné de lui aider. Chacun y était allé avec son équipe : mon cousin Joseph Tison et moi avec mon père ; René Bourdin et Jean-Marie Emilien, les ouvriers à Dupuy ; Jacques Gusseau, ouvrier chez Chartier. On travaillait ensemble.

On était toute une équipe. Y’avait du boulot pour démancher çà. La toiture avait été bricolée avec des tuiles canal (courbes) en bas et des tuiles plates en haut, crochetées avec des chevilles en bois sur liteaux.

C’était une grange terragère avec une porte de grange à chaque bout, avec une belle entrée en anse de panier du côté de la route. Elle était peut-être à 30 ou 40 mètres de la route, à gauche en entrant dans la cour. Fallait descendre toute la tuile à la main pour en récupérer le maximum. Ol’ tait tout foutu. Ol’ aurait coûté très cher à relever tout çà. La toiture était cassée. La grange faisait au moins 20 mètres de long en quatre ou cinq travées. Les poteaux étaient montés sur des dés en pierres. Les murs étaient faits de chails et de pierres mélangés.

La grange faisait bien 7 à 8 mètres au pignon. On pouvait pas monter sur la toiture, ol’ tait trop pourri, trop dangereux. Fallait faire attention. On tirait les tuiles avec un train (en patois), un croc avec un grand manche. O’ n’na qui s’cassiont.

En tirant dessus, Tison s’était abîmé un doigt sur une pointe rouillée. Il est allé voir la mère Bonmort qui lui a fait un pansement et lui a donné une goutte pour se retaper. Nous autres, on était un peu jaloux : « Bé, mon fî d’garce, qu’on lui a dit, t’o z’as fait exprès peur avoir une goutte ! »

Quante les tuiles ont été enlevées, ol’ a fallu démolir la charpente. Le pignon face à la ferme, le voulait pas tomber. On l’a tiré avec des cordes à charrette.

On y a bien passé trois ou quatre jours à descendre les tuiles et à démolir la charpente. Après, Dupuy s’est débrouillé tout seul avec ses gars pour enlever les pierres et refaire le mur en clôture, avec celui de la grange. »

 


Poèmes

 

LE VILLAGE DE LA LITIÈRE

Renée BOMPART

Ce premier poème a été écrit en novembre 1940 par une réfugiée accueillie dans une maison de la Litière, soit celle occupée actuellement par la famille Lorioux, soit celle où vit la famille Olmos. Cette jeune fille de 20 ans était hébergée avec ses parents. La famille venait de Moselle

Dans la campagne poitevine,

Je connais un petit hameau,

Caché parmi les boqueteaux

Et les belles haies d’aubépine.

Ses murs d’argile et de pierre,

Ses cheminées et ses vieux toits

Ont gardé l’aspect d’autrefois,

Ce village, c’est LA LITIERE.

Calme, simple et laborieuse

Est la vie de ses habitants

Qui, de l’aube au soleil couchant,

Fouillent la terre généreuse.

Et du tout petit cimetière

Blotti au fond du potager,

Les morts semblent aussi partager

Tout le travail de LA LITIERE

Le soir, près de la cheminée

Où brûle un grand feu de bois,

Dans un pittoresque patois,

Chacun raconte sa journée.

Et, dans une simple prière,

Trois vertus forment leur piété,

Amour, Travail et Charité,

C’est l’image de LA LITIERE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

LA LITIÈRE

X. BONTEMPS

Acrostiche écrit par le père d’Elizabeth Bontemps (écrivain connue) alors qu’il était réfugié en 1940, dans la famille de Marcel David.

La Litière, humble hameau dans la verdure,

Ainsi qu’un pauvre nid dans un hallier en fleurs,

La charité, pour toi, est ta seule parure,

Idéale beauté qui réchauffe le cœur.

Ton accueil fut pour moi une douce lumière,

Indécise d’abord, puis d’une immense clarté.

Exquis et humble hameau,

Rayonnante à mes yeux trop pleins d’obscurité.

Et encore dans mon cœur, Je t’aime La Litière.

 


Commerçants et artisans du bourg 1836 - 1936

Jean-Roger AUGUSTIN

Comme la plupart des communes rurales, Saint-Sauvant a du faire face, au cours des trente dernières années, à la disparition d’une grande partie de ses petits commerces. En effet, face à l’apparition de la grande distribution et à la démocratisation des moyens de transport, la majorité de nos commerces de proximité, soumis à une concurrence contre laquelle, si l’on se place uniquement selon un point de vue économique, ils ne peuvent que difficilement lutter, ont du fermer leurs portes. On peut toutefois espérer que ce phénomène a atteint un niveau maximum et que la prise de conscience des municipalités successives, mais surtout, ce qui reste toutefois encore à conforter, des populations, fera qu’à l’avenir nous pourrons conserver ces agents essentiels pour la vitalité de notre bourg. On constate déjà, avec satisfaction, que le secteur de l’artisanat, il est vrai beaucoup moins touché, a su retrouver un dynamisme qui se traduit par l’installation, tant au chef-lieu que dans les villages, de jeunes entrepreneurs. Face à ce constat contrasté, il nous a paru intéressant de faire un état des entreprises commerciales et artisanales qui existaient au chef-lieu de notre commune à la veille de la seconde guerre mondiale. Pour ce faire, nous avons choisi, dans un premier temps, de faire appel à la mémoire de quelques-uns de nos anciens. Toutefois, nous nous sommes vite rendu compte combien ces souvenirs pouvaient être fluctuants tant au niveau des lieux et des personnes que des époques. Aussi pour éviter des contestations, qui seront malgré tout inévitables, nous avons préféré nous appuyer sur le recensement réalisé en 1936. De plus afin d’avoir une vision dans la continuité nous avons décidé d’intégrer à cette étude, le recensement de 1836.

 

Le recensement de 1836

Comme nous l’avions déjà souligné dans un article précédent (voir la Boulite n°7 : « Le recensement de 1836 ») Saint-Sauvant comptait alors 2 862 habitants, ce qui plaçait la commune à la 5ème place départementale quant à la population.

Nous indiquons ci-dessous les patrons des entreprises artisanales ou commerciales, qui sont répertoriés comme tels dans le recensement, entre parenthèses est précisé le nombre d’ouvriers.

 

Buffe ajasse (rue de l’Alouette) et rue de la Croix

Chassac Pierre Maçon (1)

Gadiou Jacques Charpentier

Thomas Louis Maçon

Pagnault Pierre Scieur de long

Beauchamp Jean Scieur de long

Barrault Louis Sabotier (3)

Guérin Louis Cordier

Boutineau Jean Voiturier

Lagorre Pierre (épx Nivelle) Boulanger

Martin Pierre Maçon

Lagorre Pierre (épx Poupot) Boulanger

Gilbert Lucien Menuisier

Ragot Louis Serrurier

Artuy Charles Marchand de bois

Guyonnet Louis Cordonnier

Amiault Pierre Aubergiste (3)

Cousin Pierre Aubergiste (2)

Robert Frédéric Tailleur d’habits

Morillon René et Louis Maçons (4)

 

Rue de la Mare

Demellier Constant Aubergiste

Blanchard François Marchand de bois

Motillon François Maréchal

Bosseboeuf Louis Marchand de bois

Motillon Pierre Scieur de long

Gaillard Pierre Menuisier

Perrin Jacques Boulanger

Motillon Jean Scieur de long

Vairon Pierre Huilier

Bruneteau Jean Huilier

Portejoie Jean Voiturier

 

Rue de la Percheterie

Demellier Olivier Buraliste

Dupuy Pierre Cordonnier

Gaschet François Maréchal

Brunet Constant Marchand de fer

 

Place de l’Eglise

Dupré Lucien Marchand de bois

Fouquet René Teinturier

 

Rue des Anguillettes

Sabourault François Boucher

Simonet Jean Maçon

Nadeau François Maçon

Naudon Philippe Maçon

 

Rue du Four

Naudon François Maçon

Groussain Jacques Charron

Augustin Jean Charpentier

Pouilloux François Maître Potier

Eprinchard François Boulanger

Amiault Louis Cordonnier

Nivelle Jean Menuisier (2)

Amiault Pierre Cordonnier (1)

 

Place du Marché

Mansaud Laurent Charron (1)

Hyppotite Paul Barbier (1)

Bobeau Jean Marchand de bois

Martin Louis Poêlier (1)

Pasquier Louis Cordonnier

Vierfond Rosalie Couturière (1)

Motillon Pierre Charron

Nivelle Jacques Boulanger

Dupré Pierre Poêlier

Bruneteau François Aubergiste

Pasquier Pierre Barbier

Nivelle Pierre Marchand de bois

Texier Marcel Menuisier

Guyonnet François Cordonnier

Pela Augustin Cabaretier

Pela Constant Charron

Demellier Jacques Aubergiste

Demellier Jules Maréchal

 

Rue du Temple

Bruneteau Pierre Voiturier

Migault Louis Cordonnier (3)

Simonet Pierre Cordonnier

Barrault Gabriel Sabotier

Pouillou Césaire Sabotier (1)

Boutin Jacques Voiturier

 

Cette longue énumération appelle plusieurs remarques. On notera tout d’abord le grand nombre d’entreprises, en tous 73 (98 pour l’ensemble de la commune) faisant vivre 13,5% de la population. Parmi ces entreprises seules 13 comptent au moins un ouvrier, bien entendu ce chiffre doit être nuancé par le fait que les enfants de moins de 18 ans et, pour les commerces, les femmes des patrons étaient employées dans l’entreprise familiale. Globalement on peut dire qu’à cette époque un nombre important d’habitants du bourg travaillaient pour leur compte, mais, pour la plupart, l’artisanat ou le commerce ne constituaient pas l’unique activité, celle-ci était souvent complétée par celle d’agriculteur, sur une petite surface, cultivée essentiellement dans une optique de subsistance.

On compte un certain nombre de métiers disparus ou n’étant plus présents à Saint-Sauvant, tels : boucher, cordier, serrurier, cordonnier, aubergiste (hôtelier), sabotier, voiturier, tailleur, maréchal, huilier, marchand de fer, teinturier, charron et poêlier.

 

Le recensement de 1936

La commune de Saint-Sauvant compte encore à cette époque 2 455 habitants dont 670 personnes domiciliées au bourg. Les différentes entreprises avec leurs patrons sont présentées ci-dessous, les numéros entre crochets permettent une localisation (pastilles rouges) sur le plan tiré du cadastre actuel (voir page suivante). Pour des raisons de lisibilité, nous avons décidé de limiter ce plan à la partie centrale du bourg, d’autre part nous avons choisi de conserver la classification adoptée dans le recensement qui donne le domicile du chef d’entreprise, domicile qui ne correspond pas toujours à leur lieu de travail. Nous indiquons également (chiffre entre parenthèses après la profession) le nombre d’ouvriers de l’entreprise.

 

Rue de la Croix

- Bault Albert Plâtrier (1)

- Prudhomme Marcel Agent d’assurance

- Barrault René Mécanicien [1]

- Seigneurin Octave Menuisier [2]

- Gemmeron Germaine Couturière [3]

- Bruneteau Auguste Maçon [4]

- Gentilleau Marcel Maçon (1)

- Rodier Roger Sabotier

- Dancre Marie-Louise Epicière

- Puaud Moïse Scieur (2)

- Prioux Jules Menuisier

- Janché Frédéric Scieur (1)

- Faity André Marchand de vin [5]

- Naudon Eugène Boulanger [6]

- Augustin Octave Boulanger [6]

- Bernard François Cordonnier [22]

- Jault Henri Cordonnier [7]

- Martin Magdeleine Coiffeuse [7]

- Lardon Louis Epicier [8]

- Lourdeau Louis Boulanger (1) [9]

 

Rue de la Mare

- Martin Berthe Couturière [10]

- Dupuy Camille Marchand de vin [11]

- Gemmeron Louis Mécanicien [12]

- Boutin Henri Menuisier (2) [13]

- Gilbert Rose Epicière [14]

- Motillon Gustave Agent d’assurance [15]

- Bachelier Charles Maréchal (1) [16]

- Chopin Olivier Maréchal [17]

- Pela Constant Marchand de bois [18]

 

Place du Marché

- Tromas Albert Coiffeur (1) [19]

- Robert Pierre Buraliste [20]

- Faity Agénor Quincaillier [21]

- Valin Eugène Sabotier

- Motillon Albert Hôtelier [23]

- Barbrault Emile Bourrelier (1) [24]

- Thibault André Epicier [25]

- Rimbert André Vétérinaire [26]

- Varenne Henriette Epicière [27]

- Fouquet Clémence Epicière [28]

- Pelin Raymond Ferblantier (2) [29]

- Frappier René Horloger [30]

- Foucault François Hôtelier [31]

 

Rue du Temple

- Mesmin Marcel Boucher

- Ferron André Mécanicien (1)

- Durand Gaston Boulanger (Coopérative)

Nivelle Marcel Boulanger (Coopérative)

- Martin Georges Cordonnier

- Debiais Edmond Bourrelier (1) [32]

- Depigny Yvonne Couturière (1) [33]

- Fraigneau Klébert Boucher

 

Rue du Four

- Boubien Léon Menuisier (1) [34]

Fouquet Marie Lingère [34]

- Lourdault Paul Boulanger (1) [35]

- Nivelle Hilaire Menuisier [36]

- Cante Gaston Chapelier [37]

- Andrault Auguste Epicier [38]

 

Rue de la Percheterie

- Bonnet Augustine Couturière [39]

- Dupuis Gabriel Maçon [40]

- Piorry Camille Mécanicien

 

Rue de l’Alouette

- Moreau Gaston Charron

- Pagnault Denise Couturière

- Emeriault Rachel Couturière

 

Place de l’Eglise

- Rodier Marcel dit « Raoul » Sabotier [41]

- Maringue Roger Chaisier [42]

 

A la lecture de ce tableau on retiendra qu’à la veille de la seconde guerre mondiale le bourg de Saint-Sauvant comptait encore 62 entreprises artisanales ou commerciales. Parmi celles-ci, certaines ne sont plus représentées de nos jours, telles : chaisier, sabotier, charron, chapelier, lingère, boucher, bourrelier, hôtelier, horloger, ferblantier, quincaillier, maréchal et cordonnier.


Coutumes

LES BALS MASQUÉS

 

Josiane AUGUSTIN et Guy PUAUD

 

Si la tradition de fêter le Carnaval se perpétue encore chez les enfants de l’école, comme Béatrice Bisutti nous l’a raconté dans la Boulite n° 10, il n’y a pas si longtemps, les bals masqués étaient pour les jeunes et les adultes l’occasion de bien s’amuser.

Toutes ces manifestations du Carnaval ont de très lointaines origines en Poitou comme partout dans le monde.

 

A qui le déguisement le plus original ?

Beaucoup de gens de Saint-Sauvant, ont gardé les meilleurs souvenirs des bals masqués. C’était à qui trouverait le déguisement le plus original. C’était surtout l’occasion de rire et de s’amuser.

Les bals masqués existaient probablement depuis bien longtemps. Les plus anciens souvenirs remontent à l’après-guerre 1939-45, époque où Aimé et Odette Soulard, qui tenaient le Café du Commerce, organisaient régulièrement des bals, et notamment les bals maqués pour le Carnaval.

Certains se masquaient le visage, mais ils étaient assez rares. La plupart se déguisaient en toutes sortes de personnages. Il y venait bien une cinquantaine de personnes. Ces bals masqués du Café du Commerce ont duré jusque vers 1960.

L’idée en a été reprise une vingtaine d’années plus tard par le Comité des fêtes. Le bal masqué s’est alors déplacé au restaurant scolaire. Mais çà n’a pas duré longtemps, peut-être deux ou trois ans, au moins jusqu’en 1984, ainsi qu’en témoignent les photos que nous a aimablement prêté Rose-Marie Debiais-Médéros.

Hors le Bonhomme Carnaval et les bals masqués, y eut-il autrefois à Saint-Sauvant d’autres formes du Carnaval dont on ait encore souvenir. Nous pourrions les évoquer dans la Boulite. Merci.

 

Des origines lointaines

Les coutumes autour du Carnaval sont très anciennes. Le Bonhomme Carnaval des enfants de l’école comme le bal masqués du 20ème siècle à Saint-Sauvant ont perpétré des traditions communes à de nombreuses civilisations que les spécialistes font remonter jusqu’aux hommes du néolithique et même avant.

« Le Carnaval est un temps de réjouissances qui s’écoulait autrefois de l’Epiphanie au mercredi des Cendres, écrit Alain-François Lesacher. Aujourd’hui, il se réduit aux trois « jours gras » : les dimanche, lundi et mardi gras. Ces fêtes se rattachaient aux traditions religieuses de la plus haute antiquité. ». Il cite les Grecs, les Romains, les Egyptiens, les Hébreux. « Devenait permis ce qui était habituellement interdit. C’était le règne provisoire de la fantaisie et de l’utopie.

« Dès avant le néolithique, écrit de son côté Suzanne Manot, les jeunes gens de ces peuplades avaient pour mission de se masquer et de se déguiser (mettant leurs vêtements à l’envers), puisqu’on sait que dans l’autre monde tout est à l’envers de celui-ci. » Elle indique que les Celtes avaient les mêmes festivités lors de leurs jours « gras », poursuivant : « Ne pouvant détruire ces réjouissances rituelles assorties de mascarades et si profondément enracinées dans le cœur des hommes, l’église préféra les tolérer. » Ce fut le mardi gras à la veille du carême, puis la mi-carême.

En Poitou, le Carnaval a laissé quelques souvenirs. Les fêtes du Mardi-Gras et de la Mi-Carême de Niort ont connu leurs heures de gloire jusqu’en 1914. La Gâtine avait ses repas festifs du Mardi-Gras. Et, tout près de chez nous, à Pamproux, « pour avoir de beaux navets, il fallait danser le soir du Mardi-Gras près de la corne du four »

 


Patois

La grille à Suzanne

 

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

I

 

II

 

III

 

 

IV

 

V

 

 

 

VI

 

 

VII

 

 

VIII

 

 

 

IX

 

 

X

 

 

 

XI

 

XII

 

 

XIII

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Les mots de la grille sont écrits en français

L’utilisation du dictionnaire est permise.

 

De gâche à drète :

 I - Membru. - Tchinque. II - Tchau qui fabrique ce qu’on se met sus le nâ et qu’a daus branches accrochaïes aux oreilles. - Un ghenderme qu’on met dans s’n’assiette : ol est raide bin avec daus poumes-terre, de l’heule et un p’tit d’échaillote. III - Dans la matinaïe. - Queurvé, foutu. - La Rochelle, Poitiers, Niort ou Angoulême, mais pas la Litière, Longes ou l’Eterpe. IV - Grousse éragne pouélue qui fait grand pou, mais heureusement peur nous : on en vouét pas tchau lin dans la nature. - Tchés qui sont d’même ont pas b’sin de faire daus régimes ou d’avaler Slim Fast (publicité gratuite) !) V - L’est surdimensiouné chez tchés qui s’creyont mé qu’els sont dans la réalité. - Guenille coloraïe que les femmes de Tahiti nouquons sus elles. VI - Un vent qui vint de tchau coûté annonce surtout pas d’eau. - Bessounes bianches. - Genre de nabiâ rabe. VII - Ville d’Ukraine qui fut un foyer révolutionnaire en 1905. - Gueurleille, avec une grèle bin sûr. VIII - Si ol est de même, ol est pas de son « plein gré », comme o dirait Virenque. - Pas amateur tout sûr. - Quartier de la lune qu’on vouét meux la neut et qu’on dort moins (soit disant). IX - Sado maso déteurviré. - Degré d’une même couleur. - Appelle sa bounamie dans la fourat. X - Peutraugnaïes comme daus pâtes à tarte. - Si ol est écrit sus ton billet de train, ol est que t’as envie de revenir chez ta. XI - A fait partie de l’UE, avec son Acropole, son Parthénon…et son sirtaki. - O faut traverser à ped la route sus daus passages de même, autrement gare aux accidents et aux ghendermes. XII - Tchau petit mot finit jhamais une phrase. - Les drôles o ramassiont sus les murs daus caves, l’en fasiont daus boules bin sarraïes. Et dans la ch’minaïe o fasait un vrai feu d’artifice. Ah ! Qu’ol était biâ ! XIII - Abrégé devant « Sauvant » peur noumer nout’commune. - La demeurance aux Présidents de la République Française en France. - Deux voyelles.

De hât en bas : 

1 - Huchaïe ou bramaïe quind o s’agit de s’n’innocence. - Sûr qu’a sont pas toute d’Epinal, mais on dit qu’a sont teujhous sages. T’o vrai tcheu ? 2 - Chareuils, par exemple. - A prindre peure travailler moins et à demander à sa hiérarchie. 3 - O serait comme si ol était mon p’tit dèt : le sait tout, et ol est li qu’o-s-a dit. - Tchau qui sort daus sins, ol est que l’est bin en colère et o faut sûrement pas y minte sus les peds. - Moitié de grand-père. 4 - Victoire de Napoléon et nin d’un pint à Paris. - Enorme serpent bin mé conséquent qu’un vipère et appelé anaconda. 5 -. Ghenre de parcerins dans une étchurie peure que les bêtiâs seyont châs un dans yeu larghe. - Chute de parachute. 6 - Département picard qu’a la chance d’avouère Senlis comme petit bijou. - O servait à «barrer» la porte au sens propre dau terme. - Le bout de la tête à Sylvain. 7 - Nétchue. - Extraits de piantes qu’on beurdouère sus les bosses à tchés drôles quind l’ont cheu. 8 - Tchau de Cocagne est bin décoré au 14 juillet et bin sabouné étout peure que tchés drôles bisquions peure jhindre la cime…et les binbouneries. - Tache sus l’ale d’un parpeillin. 9 - H5N1 ou bé CHIKUNGUNYA… - Le d’sont qu’ol est tchau gars qu’a inspiré la Fontaine (notre ami Jean de…) 10 - Quind tu feras de l’alésage, on peut dire en grous que tu…dans tous les sens dau terme. - La couète de la couète. 11 - Petite plateforme avec une balustrade voure qu’on met daus géraniums ou bé qu’on se grâle la couenne quind o fait souleil. - Petit poume-terre à mingher avec la piâ. 12 - Un bêtiâ que si l’portait daus gailloches, faudrait qu’el sorte sa bourse desard. - Si l’a bin travaillé, si le s’est bin entraîné, l’…sûrement une réussite. 13 - Maladie de la piâ qu’est enfiaïe à cause d’un streptocoque. - Pronom peur sa.

 

Solutions des mots-croisés

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

I

C

L

O

I

S

O

N

 

L

U

B

I

E

II

L

U

N

E

T

I

E

R

 

S

A

U

R

III

A

M

 

N

A

S

E

 

V

I

L

L

E

IV

M

I

G

A

L

E

 

M

I

N

C

E

S

V

E

G

O

 

L

 

P

A

R

E

O

 

I

VI

E

N

N

 

E

E

 

T

U

R

N

E

P

VII

 

O

D

E

S

S

A

 

S

A

S

S

E

VIII

I

N

S

U

 

P

R

O

 

S

 

P

L

IX

M

S

 

N

U

A

N

C

E

 

R

E

E

X

A

 

P

E

T

R

I

E

S

 

A

R

 

XI

G

R

E

C

E

 

C

L

O

U

T

E

S

XII

E

T

 

T

 

S

A

L

P

E

T

R

E

XIII

S

T

 

E

L

Y

S

E

E

 

E

A

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Le mariage de G. Nivelle avec X. Bernard

 

UN CONSENTEMENT DEMANDÉ

PAR NOTAIRE

 

Un de nos fidèles lecteurs, Guy GUILLOT, de Poitiers, nous a transmis un curieux document. Il a découvert, aux Archives de la Vienne, une demande de consentement à son projet de mariage, effectués près de ses parents, devant notaire, par Gabrielle Nivelle, qui projetait d’épouser le futur agronome Xavier Bernard. Dans la Boulite n° 8, nous avions indiqué que les parents de la jeune fille s’opposaient à ce mariage, si bien que Xavier Bernard avait « enlevé » sa fiancée. 

On le verra, « l’acte respectueux » devant notaire n’a pas davantage ébranlé les parents de la jeune fille qui ont persisté dans leur refus d’accorder leur consentement à ce mariage.

Xavier Bernard et Gabrielle Nivelle, bien qu’originaires tous les deux de Saint-Sauvant, ne s’y sont pas mariés, mais à Soubise (Charente-Inférieure de l’époque), le 24 novembre 1896. On sait que les parents Nivelle s’opposaient au mariage.

 

« Il n’a qu’à l’enlever »

On raconte même que Xavier Bernard, sans se déclarer, avait un jour interrogé le père Nivelle sur ce que doit faire un garçon dont les parents de sa bien aimée refusent le mariage. Et le père Nivelle lui aurait répondu : « Il n’a qu’à l’enlever ».

Xavier a-t-il «enlevé » Gabrielle ? Ou est-elle partie de son plein gré ? Toujours est-il que le 18 octobre, un peu plus d’un mois avant le mariage, Gabrielle Nivelle va chez le notaire de Soubise, Me Joseph Grelier, pour tenter une ultime démarche près de ses parents. On apprend qu’elle réside depuis quelques jours à Soubise tandis que son fiancé est là depuis dix mois environ.

Par notaires interposés, elle « demande respectueusement à M. André Nivelle son père, et à Mme Eugénie Amiault, sa mère,… leur conseil sur le mariage qu’elle se propose de contracter avec M. Xavier Bernard… Et par suite elle requiert Me Bobin, notaire à Saint-Sauvant de se transporter au domicile de M. et Mme Nivelle pour leur faire la notification du présent acte respectueux ». Acte passé en présence de deux témoins instrumentaires, tous les deux de Soubise.

 

Les parents Nivelle ne trouvent « pas convenable » le mariage

L’affaire n’a pas traîné : cinq jours plus tard, le 23 octobre, le notaire de Saint-Sauvant, Me Elie Honorat Bobin, lui aussi accompagné de deux témoins instrumentaires, Alexis François, Fleuré, Aimé Ferrieu, garde forestier, et Jean Denis Alexandre Guille, perruquier, tous les deux du bourg… tout ce monde est allé chez les parents Nivelle, à qui ils « ont notifié… en parlant à leurs personnes l’acte respectueux » de leur fille.

André Nivelle, le père, « pour les motifs déjà connus de sa fille… à qui il les a déjà expliqués, ne trouve pas convenable le mariage que cette dernière persiste à vouloir contracter malgré la volonté de ses père et mère et qu’en conséquence le dit sieur André Nivelle refuse de donner son consentement. »

Mme Nivelle, « pour les mêmes motifs elle désapprouve ledit mariage et refuse également son consentement ».

 

Jusqu’au refus de signer

Le notaire n’obtient même pas des parents qu’ils signent le procès verbal de leur déclaration.

Me Bobin leur laisse cependant « à chacun d’eux séparément copie conforme et signée du notaire et des témoins d’un présent procès verbal de notification contenant en tête la copie de l’acte respectueux sus relaté. »


La faune locale 

L’OUTARDE CANEPETIÈRE,

PATRIMOINE VIVANT DE NOS PLAINES

 

Jacqueline Czerwinski

 

Présente encore dans les plaines de Bois-le-Bon ou Jassay, l’outarde canepetière voit son territoire se restreindre et son nombre d’individus diminuer d’année en année. C’est donc une espèce très menacée que l’on se doit de sauvegarder. Impossible à recréer, elle symbolise la vie sauvage et la richesse des plaines agricoles, en restant un remarquable composant de notre patrimoine naturel, à conserver pour le présent et le futur.

 

Un oiseau fascinant

L’outarde canepetière est un oiseau étonnant, largement méconnue du public, d’allure étrange, aux parades nuptiales surprenantes. Les témoignages d’agriculteurs montrent qu’elle était, jusqu’au milieu du siècle dernier, encore bien présente dans les plaines agricoles et une compagne régulière de leurs travaux dans les champs.

Migratrices, les outardes estivant dans nos plaines passent l’hiver en Espagne, à l’est de Madrid. Elles reviennent en mars-avril sur les sites de reproduction auxquels mâles et femelles sont restés fidèles d’année en année. Elles en repartent avec leurs jeunes dès septembre-octobre, guidées par les étoiles. De nos jours, cette migration peut être suivie par GPS.

Le mâle a besoin de voir et d’être vu. Il a un plumage avec un collier blanc sur fond noir, qui se voit de loin dans les grands espaces dégagés. La femelle a une robe terne, couleur feuille morte, ce qui lui permet de dissimuler le nid et d’éviter la destruction des œufs par les prédateurs.

 

Un chant bien malpoli

La ressemblance avec un canard lors du vol explique en partie le nom de l’outarde «cane ». En revanche, le mot « petière » aurait différentes origines. Pour certains, cette appellation proviendrait du comportement du mâle pendant la période nuptiale, celui-ci piétinant la terre afin de lancer son chant dans toutes les directions. Pour d’autres, il s’agirait de l’évocation même de ce chant, un « prrt » court et sec, qui ressemble à des pets et « petière » viendrait de « péter ».

 

Des exigences écologiques

L’outarde privilégie les terres de groie (sols argileux contenant des morceaux calcaires). Peu ou pas d’arbres, peu de buissons. Pendant la période de reproduction, le mâle recherche une végétation rase, comme la luzerne, les prairies, les jachères ou les semis de printemps où il pourra voir loin et être repéré par les femelles, tout en éloignant les concurrents. La femelle préfère une végétation plus haute, afin de pouvoir se dissimuler et protéger sa couvaison.

Le régime alimentaire de l’outarde varie en fonction de l’âge et des saisons. L’automne et l’hiver, l’outarde est plutôt végétarienne alors que l’été, elle consomme volontiers des insectes. Quant au jeune, il est essentiellement insectivore jusqu’à l’âge de trois semaines.

 

Des reproducteurs acharnés

Pendant la reproduction, en mai-juin, le mâle se pare d’un magnifique plumage noir et blanc autour du cou et effectue des parades nuptiales spectaculaires pour s’approprier sa belle, avec battements d’ailes, sauts sur place et chant caractéristique.

Quelque temps plus tard, la femelle séduite pond de 2 à 4 œufs de couleur vert olive dont elle assure l’incubation pendant une vingtaine de jours. Après quoi, les jeunes prendront leur envol trois semaines plus tard.

 

Il faut sauver l’outarde

L’outarde est une espèce en voie de disparition. Au dernier comptage, seuls 6 mâles chanteurs ont été dénombrés dans les plaines de Jassay et Bois-le-Bon, contre 8 ou 9 l’an dernier. La modification des pratiques culturales, les monocultures intensives, la mécanisation, les pesticides sont autant de facteurs qui favorisent la régression de l’outarde.

Des actions de conservation sont menées en recréant des jachères et des semis de légumineuses favorables à l’outarde et en respectant les périodes de reproduction de celle-ci. Un nouvel axe de maintien de l’espèce est à l’étude au centre national d’études animales de Chizé. Les œufs d’outarde sont collectés et acheminés dans ce centre qui en assure la couvaison et l’éclosion. Puis les nouveaux-nés sont relâchés dans leur biotope d’origine.

Mais, à Jassay ou Bois-le-Bon, l’outarde canepetière trouve encore un milieu naturel à sa convenance. Surveillée par la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux), gageons qu’elle pourra y survivre le plus longtemps possible pour léguer aux générations futures un oiseau fascinant qui n’arrête pas de surprendre. 


Courrier des lecteurs

Deux autres prisonniers oubliés.

Camille Sabourin, de Lusignan, « lecteur assidu de la Boulite », nous précise, à propos de la liste des anciens prisonniers de la guerre 1939-45, originaires de Saint-Sauvant, que nous avons publiée dans le n° 8 de la Boulite :

« Les prisonniers oubliés : outre les deux mentionnés (dans la Boulite n° 9), il y avait aussi :

- André Dancre, la Chapelatière, menuisier. Au retour de captivité, il est entré dans la police à Tours. Décédé ces dernières années.

- Arsène Marsault, à Anne-Marie. Menuisier, puis secrétaire de mairie à Saint-Sauvant. »

 

Une découverte exceptionnelle

Grâce à Guy Barrault, nous avons pu sauvegarder de vieux papiers qui se trouvaient stockés en vrac, depuis bientôt deux siècles, dans le grenier de la maison dont il devenu propriétaire, maison attenante à l’ancien garage de son père. Ces vieux cahiers poussiéreux et en partie rongés par les rats, se sont avérés être les livres de compte d’un petit atelier de cordonnerie, pour la période allant de 1827 à 1835. La découverte de ce type de documents, sans aucune valeur pécuniaire, représente un véritable trésor pour les chercheurs, ils seront déposés, après exploitation, aux archives communales. Aussi, si vous détenez, dans un coin de grenier ou de grange, des vieux papiers, des vieilles revues ou livres, surtout ne les faites pas brûler, contactez Jean-Roger Augustin au 05/49/46/28/60 ou Guy Puaud au 05/49/41/35/18.

 

Un projet associatif : « Visages du village » -

« Originaire de St-Sauvant depuis au moins 3 siècles, ma famille et moi-même sommes très attachés à notre commune. Mon grand-père Henri Jault, cordonnier, facteur, agent d’assurance, était « malade » dès qu’il était 8 jours loin de son clocher. Ma grand-mère Madeleine possédait une petite valise remplit de photos. Certains après-midi, elle racontait, elle nommait les uns et les autres, et les anecdotes donnaient vie à la scène … avant sa mort j’ai pu lui faire mettre des noms au dos des photos, mais pas sur tous les participants des noces … ma mère se souvient de beaucoup, j’ai de la chance. J’ai aussi pu retrouver des morceaux de films : instants d’éternité. Je suis sûre que dans St-Sauvant et ses villages dorment des centaines de photos, et peut-être même des films. J’aimerais regrouper des copies de ces films et de ces photos au sein d’une association que j’ai nommée « Visages du village », où, personnes et anecdotes seraient répertoriées, enregistrées, pour les générations futures. Des rencontres donneraient lieu à des échanges de souvenirs avec quelques tourteaux fromagers. L’association donnerait également la possibilité de « fouiller » dans les archives régionales et nationales (INA). Mais pour cela j’ai besoin d’un peu d’aide sur place car je ne reviens dans la Vienne que tous les 2 mois. CONTACTER MOI : Isabelle XAVIER – CSC/EAI – Avenue Lepic - 34274 Montpellier Cedex 3. Email : xavierisabelle@aol.com

 


Vieux objets

DES ENCRIERS DES 18e et 19e SIECLES

 

            « Sont-elles pas belles mes potiches ? », nous disait un jour Mme Thierry, qui habitait au coin de la place de la mairie et de la rue du Four. Trois belles potiches, en effet, dont Josiane Augustin possède aussi un exemplaire. Ces quatre potiches ont la même origine. Mme Thierry les a trouvées dans cette maison qui fut autrefois celle de Daniel Andrault, employé municipal. Et le même Daniel Andrault en avait donné une à Josiane Augustin.

            Au Service régional de l’archéologie on identifie dans ces poteries de grès des encriers des 18ème et 19ème siècle. D’où l’idée que ces encriers aient été ceux des notaires Andrault du 18ème siècle.

            Il n’en est rien. On ne sait pas encore où était l’étude des notaires Andrault. Mais on est sûr que Daniel Andrault n’était pas de cette famille. Les recherches faites par Jean-Roger et Josiane Augustin indiquent que les origines de la famille de Daniel Andrault se trouvent à Vançais jusqu’en 1700 et qu’aucun lien n’existe jusqu’à cette date avec la famille des notaires de Saint-Sauvant dont les origines sont à Rom.

            On se souvient que le père de Daniel Andrault, ……..Andrault, était acquéreur d’objets de brocante. Ce qui localise ces vieux encriers peut-être ailleurs qu’à Saint-Sauvant.

            C’est quand même des « belles potiches ».


la Boulite daus drôles

 

la Boulite daux drôles pourrait être une place réservée aux enfants dans cette petite revue. la Boulite invite donc les enfants à nous rejoindre.

Le Comité de rédaction s’est penché sur le sujet et, avec l’aide des responsables de la commune et de l’école, le projet prend forme.

Toi qui es en CM2 ou en 6ème, c’est par un concours que nous t’ invitons à « bouliter ». Voici ce que nous te proposons.

 

Concours pour jeunes à la Boulite

 

Article 1

La Boulite organise un Concours appelé Raconte-nous ton village, pour les enfants habitant dans la commune de Saint Sauvant, ( les CM2 et les 6èmes).

Article 2

Nous t’invitons à évoquer ton village, ton hameau, ton quartier dans le bourg, là où tu habites.

Article 3

Tu choisis un évènement, une coutume, une particularité de ton hameau, village ou bourg : maison, édifice, personnage, légende, un arbre, un animal, une machine, une histoire, etc.

Article 4

Une seule œuvre sera réalisée par participant. Tu peux faire un poème, un texte, une chanson, un collage, une B.D., un dessin ou une photo avec sa légende.

Article 5

Ton œuvre accompagnée de son titre doit être présentée sur une feuille disponible à l’école, à la mairie et chez les commerçants dépositaires de  la Boulite.

Article 6

Ton oeuvre devra parvenir avant le 1er mai 2007 à la Boulite, chez

Madame Huguette Elisas, L’Eterpe 86600 Saint Sauvant.

Article 7

Un jury départagera les concurrents : il sera sensible à l’originalité du sujet, et à la qualité de la présentation.

Il sera composé du maire, de l’adjointe aux écoles, de responsables enseignants et de rédacteurs de la Boulite.

Article 8

Quelques œuvres seront publiées dans la Boulite daus drôles.

Un prix de la municipalité et un prix du public seront attribués.

Tous les participants seront récompensés : livres, bandes dessinées, jeux, etc.

Article 9

Toutes les œuvres seront exposées lors de l’assemblée générale de la Boulite, le 29 septembre 2007 de 10 heures à 18 heures, salle socioculturelle de Saint-Sauvant .

 

Demande à tes parents de signer l’autorisation ci dessous.

 

J’autorise mon enfant (nom et prénom) …………….... ……………….. à participer au concours de la Boulite daus drôles ci-dessus libellé .

J’autorise  la Boulite  à publier et à exposer son œuvre si elle est choisie .

Signatures des parents responsables

…………… …………….